Periactin

Periactin (cyproheptadine) est un antihistaminique de première génération aux propriétés antiallergiques, antisérotoninergiques et stimulant l’appétit. Utilisé depuis des décennies, il s’impose comme une solution thérapeutique fiable dans la prise en charge des réactions allergiques, des migraines, ainsi que dans le traitement adjuvant des états d’anorexie. Son mécanisme d’action compétitif en fait un antagoniste des récepteurs H1 et 5-HT2, offrant une action rapide et une biodisponibilité orale satisfaisante. Ce médicament nécessite une prescription médicale et son usage doit être encadré par un professionnel de santé.

Caractéristiques

• Principe actif : Chlorhydrate de cyproheptadine
• Classe thérapeutique : Antihistaminique H1 de première génération, antagoniste de la sérotonine
• Formes pharmaceutiques disponibles : Comprimés à 4 mg, sirop (2 mg/5 ml)
• Demi-vie d’élimination : Environ 8 à 9 heures
• Métabolisme : Hépatique principalement via le cytochrome P450
• Excrétion : Urinaire (environ 40% sous forme de métabolites)

Avantages

• Soulagement rapide et efficace des symptômes allergiques tels que rhinorrhée, éternuements, prurit oculaire et urticaire.
• Stimulation significative de l’appétit, utile dans la prise en charge de la dénutrition ou des états cachectiques.
• Réduction de la fréquence et de l’intensité des crises de migraine chez certains patients.
• Action sédative pouvant améliorer le sommeil chez les patients souffrant d’insomnie liée à des allergies nocturnes.
• Alternative thérapeutique dans certains cas résistants aux antihistaminiques de deuxième génération.
• Format pédiatrique disponible (sirop) permettant une administration adaptée aux enfants.

Utilisations courantes

Periactin est principalement indiqué dans le traitement symptomatique des manifestations allergiques saisonnières ou perannuelles, incluant la rhinite allergique, la conjonctivite allergique, l’urticaire chronique idiopathique et les réactions cutanées prurigineuses. Il est également employé comme adjuvant dans la prise en charge de l’anorexie mentale, de la cachexie cancéreuse ou post-opératoire, et comme prophylaxie des migraines. Certains praticiens l’utilisent hors AMM pour ses propriétés antisérotoninergiques dans le syndrome sérotoninergique.

Posologie et mode d’administration

La posologie doit être individualisée en fonction de l’âge, du poids, de la fonction hépatique et de la réponse clinique.

Adultes et adolescents de plus de 14 ans :

• Allergies : 4 mg trois fois par jour, maximum 0,5 mg/kg/jour.
• Stimulation de l’appétit : 2 mg trois fois par jour, à augmenter progressivement si nécessaire.
• Migraine : 4 mg au début de la crise, répétable après 4 heures sans dépasser 16 mg/24h.

Enfants (2 à 14 ans) :

• 0,25 mg/kg/jour répartis en 3 ou 4 prises, ou 8 à 12 mg/m² de surface corporelle/jour.
• Ne pas dépasser 0,5 mg/kg/jour.

Personnes âgées ou insuffisants hépatiques :

• Réduction de la posologie de 25 à 50% en raison de la clairance métabolique réduite.

Administration par voie orale, de préférence pendant ou après les repas pour minimiser les irritations gastriques.

Précautions

Une surveillance particulière est requise chez les patients présentant un glaucome à angle fermé, une hyperplasie prostatique, une sténose pyloroduodénale, ou une obstruction vésicale. Une fonction hépatique altérée nécessite une adaptation posologique. La cyproheptadine peut potentialiser les effets des dépresseurs du SNC (alcool, anxiolytiques, hypnotiques). Une vigilance accrue est recommandée lors de la conduite de véhicules ou de l’utilisation de machines en raison du risque de somnolence. Des tests cutanés allergologiques doivent être interprétés avec prudence car le médicament inhibe les réactions cutanées.

Contre-indications

• Hypersensibilité connue à la cyproheptadine ou à l’un des excipients.
• Glaucome à angle fermé non traité.
• Retention urinaire d’origine prostatique ou autre.
• Nouveau-nés ou prématurés.
• Prise concomitante d’IMAO ou dans les 14 jours suivant leur arrêt.
• Porphyrie aiguë intermittente.

Effets secondaires possibles

Fréquents (>1/10) : somnolence, sédation, sécheresse buccale, troubles de l’accommodation.
Occasionnels (1/10 à 1/100) : vertiges, nausées, céphalées, agitation (surtout chez l’enfant), sudation diminuée.
Rares (<1/1000) : rash cutané, hypotension, tachycardie, rétention urinaire, confusion, hallucinations, thrombocytopénie, leucopénie, agranulocytose.
Des cas exceptionnels de convulsions et de syndrome malin des neuroleptiques ont été rapportés.

Interactions médicamenteuses

• Potentialisation des effets sédatifs avec l’alcool, les benzodiazépines, les opioïdes, les antipsychotiques.
• Antagonisme des effets presseurs de la noradrénaline.
• Risque de syndrome sérotoninergique avec les ISRS, IRSNA, triptans, tramadol.
• Interaction possible avec les inhibiteurs du CYP2D6 et CYP3A4.
• Diminution de l’efficacité des apomorphine, béthanéchol.

Dose oubliée

En cas d’oubli, prendre la dose dès que possible sauf s’il est presque l’heure de la prise suivante. Ne jamais doubler la dose pour compenser une omission. Adapter le schéma posologique en concertation avec le médecin traitant.

Surdosage

Les symptômes incluent une dépression CNS sévère (somnolence, coma), des convulsions, des hallucinations, une tachycardie, une mydriase, une sécheresse buccale extrême, une rétention urinaire. Chez l’enfant, une excitation paradoxale peut survenir. Traitement symptomatique : lavage gastrique, charbon activé, surveillance des fonctions vitales. Il n’existe pas d’antidote spécifique. La dialyse est inefficace.

Conservation

Conserver à température ambiante (15-25°C), à l’abri de l’humidité et de la lumière. Tenir hors de portée des enfants. Ne pas utiliser après la date de péremption indiquée sur l’emballage. Le sirop ouvert se conserve 3 mois.

Avertissement

Ce médicament nécessite une prescription médicale. Les informations fournies ne remplacent pas l’avis d’un professionnel de santé. Une consultation médicale est indispensable avant toute initiation ou modification du traitement. Signalez tout effet indésirable à votre médecin ou pharmacien.

Avis

« Efficace sur l’urticaire chronique résistant aux autres antihistaminiques. Somnolence initiale mais qui diminue après quelques jours. » — Dr. Lefèvre, allergologue « Utilisé en pédiatrie pour stimuler l’appétit avec des résultats encourageants dans les retards de croissance. Surveillance requise. » — Dr. Mercier, pédiatre « Alternative intéressante dans certaines migraines réfractaires, mais effets anticholinergiques limitants chez le sujet âgé. » — Pr. Dubois, neurologue