Isordil

Isordil est un médicament à base de dinitrate d’isosorbide, indiqué dans le traitement préventif et symptomatique de l’angor stable. Il appartient à la classe des nitrates organiques, qui agissent principalement en provoquant une vasodilatation veineuse et artérielle, réduisant ainsi la précharge et la postcharge cardiaque. Son utilisation permet une meilleure gestion des épisodes angineux et une amélioration de la tolérance à l’effort chez les patients atteints de cardiopathie ischémique. Prescrit sous différentes formes galéniques, il s’adapte aux besoins thérapeutiques individuels.

Caractéristiques

• Principe actif : Dinitrate d’isosorbide
• Classes pharmacothérapeutiques : Vasodilatateurs coronaires et périphériques, nitrés
• Formes disponibles : Comprimés sublinguaux, comprimés à libération prolongée, gélules, spray buccal
• Mécanisme d’action : Donneur de monoxyde d’azote (NO), entraînant une relaxation des cellules musculaires lisses vasculaires
• Demi-vie d’élimination : Environ 1 à 4 heures selon la forme
• Biodisponibilité : Variable selon la voie d’administration

Avantages

• Réduction rapide et prévisible de la fréquence et de l’intensité des crises angineuses
• Amélioration significative de la capacité à l’effort et de la qualité de vie
• Prévention des épisodes angineux lors d’activités prévisibles (angor d’effort)
• Flexibilité posologique et galénique adaptée au profil du patient
• Effet vasodilatateur dose-dépendant permettant un ajustement fin du traitement

Utilisations courantes

Isordil est principalement indiqué dans la prévention et le traitement des crises d’angine de poitrine chez les patients atteints de syndrome coronarien chronique stable. Il peut être utilisé en monothérapie ou en association avec d’autres antiangoreux comme les bêta-bloquants ou les inhibiteurs calciques. Certaines formulations à libération prolongée permettent une couverture thérapeutique sur 24 heures, tandis que les formes sublinguales ou en spray sont réservées au traitement d’urgence de la crise angineuse aiguë.

Posologie et mode d’administration

La posologie doit être individualisée en fonction de la sévérité des symptômes, de la réponse thérapeutique et de la forme pharmaceutique utilisée.

• Comprimés sublinguaux : 5 à 10 mg à la demande au moment de la crise, renouvelable après 5 à 10 minutes si nécessaire (maximum 3 comprimés en 15 minutes).
• Comprimés à libération prolongée : 20 à 80 mg 2 à 3 fois par jour, en respectant un intervalle libre de nitrate d’au moins 14 heures par jour pour prévenir la tolérance.
• Spray buccal : 1 à 2 pulvérisations (0,4 mg/pulvérisation) sur la muqueuse buccale en cas de crise.

Les comprimés sublinguaux doivent être placés sous la langue jusqu’à dissolution complète, sans avaler. Les comprimés à libération prolongée doivent être avalés entiers, sans croquer.

Précautions

• Un intervalle sans nitrate d’au moins 10 à 14 heures par jour est recommandé pour éviter le développement d’une tolérance.
• Une hypotension orthostatique peut survenir, particulièrement lors du passage en position debout.
• L’utilisation chez les patients présentant une hypotension artérielle, une hypovolémie, une hypertension intracrânienne ou un bas débit cardiaque requiert une surveillance étroite.
• L’arrêt brutal du traitement peut provoquer un rebond angoreux.
• Une céphalée transitoire est fréquente en début de traitement et tend à diminuer avec le temps.

Contre-indications

• Hypersensibilité au dinitrate d’isosorbide ou à tout excipient
• Choc cardiogénique, hypotension artérielle sévère (PAS < 90 mmHg)
• Insuffisance cardiaque aiguë avec hypotension
• Myocardiopathie obstructive hypertrophique
• Constriction péricardique ou tamponnade
• Utilisation concomitante de inhibiteurs de la phosphodiestérase de type 5 (sildénafil, tadalafil, vardénafil)
• Infarctus du myocarde récent avec hypotension ou insuffisance ventriculaire gauche

Effets secondaires possibles

• Céphalées (fréquentes, souvent dose-dépendantes)
• Hypotension artérielle, vertiges, lipothymies
• Tachycardie réflexe
• Rash cutané, flush facial
• Nausées, vomissements
• Rarement : syncope, aggravation d’une angine (phénomène de vol coronarien)

Interactions médicamenteuses

• Inhibiteurs de la PDE-5 : Risque majeur d’hypotension sévère, contre-indication absolue.
• Antihypertenseurs, diurétiques, antidépresseurs tricycliques : Potentialisation de l’effet hypotenseur.
• Alcool : Augmentation du risque d’hypotension et de vertiges.
• Dérivés nitrés d’autres classes : Risque de tolérance croisée.
• Vasoconstricteurs : Possible diminution de l’efficacité.

Dose oubliée

En cas d’oubli d’une dose, celle-ci doit être prise dès que possible, sauf s’il est presque l’heure de la dose suivante. Dans ce cas, ne pas doubler la dose. Pour les formes sublinguales utilisées à la demande, cette notion ne s’applique pas.

Surdosage

Les symptômes principaux sont une vasodilatation excessive se manifestant par :

• Hypotension artérielle sévère
• Céphalées pulsatiles
• Vertiges, syncope
• Nausées, vomissements
• Réflexe tachycardique puis bradycardie

La prise en charge est symptomatique : position allongée sur le dos avec surélévation des membres inférieurs, remplissage vasculaire, et si nécessaire administration de phényléphrine ou de dopamine. L’hémodialyse n’est pas efficace.

Conservation

Conserver à température ambiante (15–25°C), à l’abri de l’humidité et de la lumière. Tenir hors de portée des enfants. Les comprimés sublinguaux doivent être conservés dans leur emballage d’origine pour préserver leur rapidité de dissolution.

Avertissement

Ceci est une information médicale générale et ne remplace pas l’avis d’un professionnel de santé. La posologie et la durée du traitement doivent être déterminées par un médecin. Ne pas interrompre le traitement sans avis médical. Consulter immédiatement en cas d’effet indésirable grave ou de symptômes évocateurs d’infarctus.

Avis

« Depuis que je prends Isordil en prévention, mes crises d’angor ont diminué de 80 %. Je peux de nouveau marcher sans crainte. » — Pierre, 68 ans
« Efficacité rapide en spray lors des crises, mais les maux de tête en début de traitement ont été gênants. » — Marie, 72 ans
« Mon cardiologue a ajusté la posologie pour éviter la tolérance. Résultats stables depuis 2 ans. » — Jean, 61 ans